J34 : Ostabat - Saint Jean Pied de Port

Nous voilà à Saint Jean Pied de Port après 34 jours de marche.
Incroyable lorsque l’on regarde la carte et que l’on replace le Puy en Velay… ça semble maintenant loin après ces 750 km avalés en un peu plus d’un mois.

Pour ceux qui aiment les chiffres:

Ça fait un cumul de 1,000,000 pas;

A raison d’un poids de 100kg sur chaque pas (le bonhomme avec son sac) cela fait plus de 100 tonnes, soit 50 tonnes par pied;

Une consommation de 140 litres d’eau plus une demi douzaine de panachés, deux verres d’Armagnac dont un avec le père Roger, un peu de vin rouge principalement;

Des étapes journalières de 22,3 km en moyenne avec des départs le matin à 8:30;

Une moyenne à l’heure (toutes pauses de la journée incluses) de 3.1km/h.

Belle journée pour cette dernière étape 100% française dans le Pays Basque qui est définitivement une région absolument superbe. L’homogénéité des maisons donne à l’ensemble une beauté de carte postale. Les montagnes sont vertes et onduleuses. 
Ajouté à cela des vols de vautours et de milans royaux qui attendent les vents ascendants, des moutons et des vaches perdus dans les collines comme des petites tâches blanches abandonnées, tout est harmonieux. (C’est notre moment romantique…ah ah ah)

Quelques kilomètres avant l’arrivée, nous visitons une très belle chapelle de l’époque des croisades et à la sortie, un monsieur âgé nous aborde en nous proposant de nous expliquer l’histoire de la chapelle. Il habite juste à côté dans une vieille maison qui est en fait un moulin dont les fondations ont environ 1,000 ans.
On discute avec lui et il accepte de nous faire visiter le moulin qui fonctionne à la force de l’eau. La roue est horizontale avec des godets pour capter la force de l’eau. Tout le mécanisme de meunerie est en état de marche avec des pierres de meules en silex.
On fini par une bière fraîche.

Nous réalisons que nous avons eu un beaucoup de chance dans nos rencontres depuis un mois!

L’arrivée à Saint Jean Pied de Port par une porte ancienne est prenante. Pas trop d’émotions mais plutôt de la satisfaction d’avoir pu arriver jusque là. A partir de maintenant tout est du bonus. On sait que la partie espagnole sera nécessairement différente et qu’il nous faudra deux à trois jours pour apprendre les codes de fonctionnement du « Camino Francès ».
Nous passons à l’accueil pèlerins et nous retrouvons des personnes perdues de vue depuis quelques jours car nous avons fait 60km en 3 jours et eux en 2 jours.
Nous dînons une dernière fois avec notre « maman du chemin » qui termine sa route ici. Elle prend le train demain matin tôt.
Nous quittons Mona avec beaucoup d’émotions. Elle nous donne ses dernières recommandations pour le chemin en Espagne et garde son sens de l’humour : lavez vous les dents, ne jouez pas au casino, mangez votre soupe!
Nous lui enverrons des nouvelles en cours de chemin. 81 ans ! Elle est incroyable et pense déjà à son retour sur le chemin l’année prochaine pour aller pour la 8ème fois jusqu’à Compostelle.

Demain, première journée de repos depuis le départ :

Test PCR (l’accueil pèlerins n’a pas reçu de confirmation officielle des autorités espagnoles au sujet du test antigénique et nous conseille de faire par précaution un PCR),
Poste pour renvoyer des choses et nous alléger,
Pharmacie en prévision des petits bobos,
Sieste pour s’entraîner,
Visite de la ville pour la couche culturelle,
Acheter des chapeaux légers pour la cagnasse en Espagne,
… il semble même que l’on puisse se baigner dans la rivière et plonger du pont romain! Fred s’y voit déjà (sauf si l’eau est froide….) Laurent commencera par regarder!